Tu veux réussir ta vie ? Commence par faire ton lit ! C’est une très bonne habitude que mon père m’a inculquée quand j’étais petit. Et que j’ai retrouvé dans le livre d’Onur Karapinar, « Petites habitudes, grandes réussites » que j’ai lu cette semaine.
Je m’en suis écarté pendant quelques années (ouh le rebelle de ouf…), mais avec l’âge, j’y suis revenu. Cette habitude n’est qu’une parmi tant d’autres qui font mon quotidien.
Les habitudes sont invisibles, tant elles vous appartiennent. Elles sont une partie de vous, et pourtant vous ne les remarquez même pas.
Et si je vous disais que ces habitudes feraient votre succès ? Et si je vous disais que des mauvaises habitudes viendraient au contraire vous mettre des bâtons dans les roues ?
J’ai rencontré Onur Karapinar, qui publie ces jours-ci « Petites habitudes, grandes réussites » chez Eyrolles.
Bonjour Onur ! Comment on se sent quand on publie un livre ? Comment on se sent quand on voit son livre à la FNAC et sur Amazon ?
D’abord on se sent heureux d’avoir mis au monde un tel projet.
Avec mon livre, j’ai un peu l’impression d’avoir accouché d’un enfant par la pensée.
Il pèse 440 grammes, mesure 22 centimètres de longueur et il a été le fruit d’un amour inconditionnel entre le savoir et la transmission. Je suis heureux d’être parvenu jusqu’au bout.
Heureux de ne pas avoir lâché aux moments les plus difficiles.
Heureux de découvrir les retours des lecteurs qui me disent que ce livre est une véritable mine d’or et qu’il va beaucoup leur apporter pour être en meilleure santé, prendre de meilleures décisions et être plus heureux grâce à des habitudes saines.
Pourquoi vous êtes-vous intéressé au pouvoir des habitudes ? C’est singulier comme sujet, non ? Est-ce que c’est vraiment important pour réussir, les habitudes ?
Cela part de mon histoire personnelle.
Je suis né fils d’immigrés très pauvre, avec une mère analphabète et sans activité professionnelle. Du fait de cet environnement précaire, je n’avais pas de bonnes habitudes.
Je ne mangeais pas à ma faim, je jouais à la console, personne ne pouvait m’aider dans mes devoirs.
Pendant ce temps-là, au même moment d’autres enfants issus d’une famille plus aisée mangeaient équilibré, suivaient des cours de théâtre ou apprenait à se défendre, et ils avaient leurs parents diplômés ou un prof à domicile pour bien travailler.
Dix ans plus tard, on peut aisément comprendre qui est mieux placé pour réussir dans ses études, sa vie personnelle et professionnelle.
J’étais victime de mon environnement et j’ai réussi à en devenir l’architecte pour retrouver le contrôle et en partager mes apprentissages.
Les habitudes jouent un rôle essentiel dans nos vies. Entre 40 et 50 % de nos comportements se font en pilotage automatique parce que notre cerveau cherche à automatiser un maximum de solutions aux problèmes récurrents. Nous sommes ce que nous faisons par répétition.
Du café pris le matin aux dents que l’on se brosse le soir avant de se coucher, nos habitudes guident subtilement nos vies.
Le grand pouvoir, c’est qu’elles sont cumulatives.
De petits comportements, comme économiser un euro ou fumer une seule cigarette, s’ils sont répétés au quotidien peuvent devenir des habitudes qui peuvent être soit à l’origine de nos plus grandes réussites ou alors de nos plus grandes problématiques.
Les effets de nos habitudes se multiplient à travers le temps.
Si l’on prend une personne insatisfaite dans sa vie, on peut en retrouver les causes dans ses mauvaises habitudes qui l’ont empêché de monter sa boîte, de trouver l’amour ou d’avoir un cercle social de qualité.
Si l’on prend une personne qui a du succès, on peut deviner que cela a été rendu possible grâce à de bonnes habitudes qui l’ont permis d’être en bonne santé, de rencontrer des personnes intéressantes et d’être épanoui dans une activité professionnelle qui la correspond.
De fait, comprendre et exploiter nos habitudes, c’est le meilleur moyen que je connaisse pour reprendre le contrôle de sa vie, atteindre ses objectifs et tirer le meilleur de soi-même.
Quels sont les différents domaines dans lesquels nous pouvons prendre de meilleures habitudes ? Y en a-t-il un plus important que les autres ?
Dans mon livre, je présente quatre piliers qui permettent un équilibre pour devenir la meilleure version de soi-même.
Il y a la productivité pour avoir un meilleur équilibre de son temps grâce à des outils pour s’organiser, se concentrer et agir avec efficience.
Il y a la santé pour un meilleur équilibre de son énergie en découvrant comment mieux dormir, se nourrir, s’exercer et se détendre.
Il y a le développement personnel pour employer des techniques pour grandir, croître et évoluer.
Et pour finir, il y a le social qui présente l’essentiel des connaissances de bases pour devenir plus sociable, charismatique et influent.
Selon ses problématiques personnelles, chacun peut s’emparer de n’importe quelle habitude pour devenir meilleur.
Le domaine le plus important est bien évidemment la santé. Notre corps est la maison que nous occupons tous les jours.
Une mauvaise santé déséquilibre tout le reste. On ne peut pas penser à travailler sur soi, être sociable ou productif, quand on n’est pas en condition pour le faire.
Il existe des habitudes-clés qui détiennent un effet domino et peuvent être à l’origine de grands changements à long terme.
Par exemple, un sportif aura tendance à avoir une meilleure discipline, à mieux dormir, avoir plus d’énergie, et à être moins dépensier.
En revanche, une personne qui a l’habitude de se coucher tard va générer un cercle vicieux : elle peut manquer d’énergie, sauter ses déjeuners, prendre de mauvaises décisions et devenir de mauvaise humeur.
Voilà comment une simple habitude peut, selon sa nature, avoir des retombées positives ou négatives dans sa vie. Les bonnes habitudes font du temps votre allié, les mauvaises habitudes font du temps votre ennemi.
Ta meilleure habitude, celle qui te rapproche chaque jour des objectifs que tu veux atteindre ?
Sans hésitation, la lecture.
C’est celle qui m’a permis d’en arriver là où j’en suis aujourd’hui.
Une fois que vous parvenez à bâtir une habitude de lecture, vous pouvez résoudre pratiquement tous les autres problèmes.
Si l’on veut avoir une alimentation plus saine, on peut lire des livres sur la cuisine avec des recettes simples à faire.
Si l’on veut apprendre à bien s’habiller, on peut lire des livres sur le vêtement ou des médias comme BonneGueule.
Si l’on veut découvrir les plus belles adresses de Tokyo, il existe des livres sur le sujet. On peut pratiquement tout apprendre grâce aux livres.
Même une seule page par jour peut faire la différence.
Qu’as-tu appris en écrivant ce livre, une leçon dont nos lecteurs pourraient bénéficier ?
La plus grande leçon que je tire de mon livre est qu’il ne faut jamais cesser d’apprendre pour être à jour.
Il y a 15 ans, par exemple, les rythmes circadiens et la science du microbiome ne faisaient pas partie d’un modèle permettant de décrire la santé.
Aujourd’hui, nous réalisons qu’ils sont essentiels pour notre santé comme en témoigne le succès du livre de Giulia Enders (Le charme discret de l’intestin).
L’information change constamment et c’est pourquoi il est nécessaire de se méfier des orthodoxies, de certaines habitudes qui abaissent notre vigilance en reproduisant ce que l’on a toujours appris.
C’est tout l’enjeu des habitudes, car une fois que nous avons automatisé un comportement pour résoudre un problème qu’on rencontre au quotidien, on abaisse notre vigilance et l’on risque de s’installer dans une routine stérile qui nous fait dire « j’ai toujours fait ainsi parce que c’est qu’on m’a appris ».
Sans surprise, un entrepreneur se frotte les mains parce qu’il a trouvé une faille pour lancer un business qui va tout ravager sur son passage.
C’est comme ça que les GAFA ont su tirer leur épingle du jeu.
Ne cessez jamais de lire et d’apprendre même si c’est à travers lire une phrase d’un livre ou regarder une minute d’une vidéo.
Parfois, la vie d’un individu se joue à une micro-décision près : une rencontre, une idée, une lecture.
Quel conseil de productivité serait à ton avis le plus important ? Le conseil de productivité qu’on devrait apprendre dès le premier jour à tout stagiaire qui débarque en entreprise ?
Il y en aurait plusieurs à donner.
Pour moi, le conseil de productivité le plus important est celui de se fixer des limites.
Aujourd’hui, nous vivons dans un monde tellement addictif qu’il peut être difficile d’arrêter.
Ainsi, il est important de définir un temps d’arrêt pour travailler afin de mieux se détendre.
Si j’avais un seul conseil à donner à un stagiaire qui débarque en entreprise, ça serait celui d’être mono-tâche.
Pour ça, il existe une question simple, mais infiniment structurante pour qualifier et identifier la priorité du moment : quelle est la seule action que je puisse faire, de telle sorte qu’en la faisant, tout le reste sera plus simple voir inutile ?
Rapidement, on s’active pour trouver quoi faire. L’idée est d’en faire moins, mais mieux.
Merci Onur pour cette interview. Le mot de la fin ?
Changer sa vie positivement ne réclame pas de se réinventer en profondeur ni de fournir des efforts colossaux ou de revoir l’intégralité de sa vie.
À la place, mieux vaut se concentrer sur des petits pas concrets que mille pas imaginaires.
De simples comportements positifs, s’ils sont répétés au quotidien, peuvent devenir des habitudes qui peut vous conduire à de grandes réussites.
Petites habitudes, grandes réussites d’Onur Karapinar
Editions Eyrolles
310 pages
19 euros