Que faut-il pour réussir dans la vie ? Plus précisément : que faut-il pour bien diriger une entreprise, inspirer une équipe et obtenir des résultats durables ?
C’est autour de cette question fondamentale « c’est quoi, gagner ? » que tourne le nouveau livre de Simon Sinek, Le jeu infini.
Dans ce court article, je vous présente les idées-clefs de Simon Sinek, un des auteurs les plus influents sur le management de ces dernières années.
Sinek, c’est déjà un classique du management : vous avez probablement vu son TED TALK.
Ou lu Start with why, son best-seller.
Tout comme Malcolm Gladwell, ses idées sont désormais enseignées dans les cours de management et de leadership, et le jeu infini, son nouveau livre, ne devrait pas déroger à cette règle.
Cette fois, Sinek nous donne les clefs pour prendre les bonnes décisions sur le long terme, nous montre la voie de l’excellence managériale avec des exemples très concrets.
La grande idée du Jeu infini de Simon Sinek
L’idée principale, c’est de comprendre la distinction entre un jeu fini et un jeu infini.
Le jeu fini a des règles claires, des participants bien identifiés : c’est un championnat de football, c’est un match de ping-pong, c’est un tournoi de poker entre amis.
Le jeu s’arrête à un moment qui est défini avant, et le gagnant est désigné.
Mais l’économie, elle, n’a pas de fin. Le grand jeu du business est un jeu infini : ni début, ni fin, il existera toujours.
Dès lors, être LE MEILLEUR ne veut strictement rien dire.
Ce qui est intéressant, c’est que la notion-même de « meilleur » est sujette à discussion.
Qui est le meilleur ? Celui qui gagne le plus ? Celui dont on parle le plus dans la presse ? Celui qui a les plus grandes équipes ? Qui sert le plus grand nombre de clients ? Qui possède le plus de boutiques ? Qui a les meilleures notes (par les clients, par les cabinets de notation ?)
Au lieu de viser la première place, d’être LE MEILLEUR, Simon Sinek nous recommande plutôt dans Le jeu infini de chercher à être MEILLEUR.
De vouloir l’amélioration constante, plutôt que la première place, car personne ne reste à la première place toute sa vie, ni GE, ni Nadal, ni Apple.
Malheureusement, les PDG, souvent bloqués par une vision à court-terme, finie, ont tendance à ne penser qu’aux profits rapides, et à saper les bases d’une croissance infinie.
Des exemples de premiers de cordée tombés de haut ? Garmin, autrefois leader des GPS, et qui n’a pas vu le marché changer.
Kodak, leader incontesté de la photographie de masse, qui avait dans les mains des pistes très précoces pour développer la photo numérique, et qui a refusé d’être flexible et de faire adapter son business-model.
Blackberry qui dominait le marché des smartphones et n’a pas réussi à bien identifier son Digne Rival.
Tout le livre de Simon Sinek nous explique comment acquérir les 5 caractéristiques du leader qui possède une vision infinie.
Les 5 composantes-clefs pour gagner dans le jeu infini
C’est la page qui résume tout le livre et les idées les plus importantes :
1/5 L’importance de la Juste Cause
La définir, la garder en tête, la diffuser : Simon Sinek reformule Start with why. Une fois que vous aurez trouvé votre “pourquoi”, tout devient plus simple, la ligne de conduite est tracée, et vous aurez moins de chance de vous égarez, vous et vos collaborateurs.
C’est le chapitre dédié aux fondateurs, aux managers, qui parlera peut-être moins aux salariés.
2/5 Composer des équipes en confiance
Probablement le point le plus important d’après moi, le chapitre que j’ai préféré.
Vous vous êtes déjà retrouvé à travailler avec des personnes avec qui vous n’étiez pas à l’aise ? Vous avez déjà été au travail la boule au ventre à cause d’une sale ambiance ?
Vous avez déjà eu peur des colères d’un patron, ou été paralysé par la peur de faire une erreur au boulot et de vous faire humilier ?
Si vous êtes étouffé par cette ambiance toxique, et que certains collègues ont des comportements “limite” pour atteindre les objectifs…
Ne cherchez pas plus loin : c’est que la culture de votre entreprise ne mettait pas l’accent sur les Equipes en Confiance.
Dans le Jeu Infini, Sinek explique l’importance de la vulnérabilité entre collègues. Nous sommes des humains, nous devons apprendre à nous connaître pour performer tous ensemble.
Parmi les exemples donnés, il y a ceux des gros bras qui travaillent sur les plateformes pétrolières, mais aussi les SEALs, l’unité d’élite de la Marine américaine, qui misent tout sur la confiance, plus que la performance.
Dans ce chapitre, on apprend ce que l’on lisait déjà dans Objectif Zéro Sale con : Petit guide de survie face aux connards, despotes, enflures, harceleurs, trous du cul et autres personnes nuisibles qui sévissent au travail
A savoir : que sur un graphique Performance / Confiance, vous avez tout intérêt à privilégier des recrues en qui vous aurez confiance, plutôt que des recrues performantes mais toxiques.
Si les Navy Seals fonctionnent ainsi, ça me va, je les suis les yeux fermés !
3/5 Observer ses Dignes Rivaux
Pas le chapitre le plus intéressant. Pour le résumer rapidement : intéressez-vous à la concurrence, c’est important. Ne faites pas que vous regarder le nombril si vous voulez comprendre l’évolution du marché.
Un des exemples sympas que donne Simon Sinek, c’est le nouveau PDG de Ford qui débarque pour redresser l’entreprise qui perd des millions chaque jour, et qui se rend compte que ses cadres supérieurs ne roulent qu’en Ford, mais ne prennent pas une demi-seconde pour conduire et étudier les voitures de la concurrence.
C’est un comportement humain, très humain, de détester ses concurrents. Et pourtant, c’est grâce à eux que vous progresserez, surtout si vous arrivez bien à les identifier.
4/5 Se préparer à une flexibilité existentielle
C’est le chapitre sur le pivot, le chapitre sur la résilience.
Aucun business model n’est éternel : serez-vous prêt au moment où votre marché changera complètement ?
En clair : adapt or die, démolissez vous-même votre jouet pour partir à la conquête d’une autre direction plutôt que de laisser quelqu’un vous pousser vers la sortie (comme Apple l’a fait pour Blackberry…)
5/5 Enfin, le courage de diriger
Le courage de prendre une nouvelle direction, vers la morale, vers l’éthique, vers le long-terme plutôt que l’argent facile.
L’exemple donné par Simon Sinek est très clair : il met en avant le courage qu’ont eu les dirigeants de CVS, (sorte de Franprix ou Carrefour City américain où on trouve absolument tout. C’est un mix entre un supermarché et une parapharmacie), de supprimer les cigarettes de ses rayons.
Ne plus vendre de cigarettes fut désastreux à court terme pour les finances de l’entreprise, mais bénéfique en termes d’image et à long terme, les gains sont revenus.
Sur ce sujet en particulier, je vous invite à lire directement DARE TO LEAD de Brené Brown (d’ailleurs cité par Simon Sinek dans son livre).
Mon avis sur Le jeu infini de Simon Sinek
Simon Sinek est toujours inspirant, les leçons sont bonnes. Le type est un ancien publicitaire, donc ça tient la route niveau copywriting, les idées s’ancrent en nous.
Le jeu infini de Simon Sinek se lit en 3 à 4 heures montre en main, et donne des pistes d’action pour votre entreprise.
Vous prendrez plaisir à découvrir les anecdotes, les exemples dont il se sert pour illustrer ses grandes idées.
Au-delà du simple business, poussez la lecture jusqu’à la postface. L’économie n’est qu’un morceau de nos vies : nous pouvons aussi « gagner » dans d’autres domaines.
Pour ma part, j’ai envie d’être un bon patron, un bon collègue, un bon ami, présent pour les miens, un bon mari, un bon père de famille.
A la fin, Sinek le rappelle bien, comme toutes les philosophies et religions avant lui : rien ne sert d’être le plus riche du cimetière…
Ce que je retiendrai de ce livre :
Devenir meilleur est plus important qu’être le meilleur.
Mon anecdote préférée : celle où Sinek prend le taxi avec un cadre de chez Apple… Je vous laisse la découvrir dans son livre,
Le jeu infini
Disponible chez Pearson.
PS : si vous ne l’avez jamais lu, COMMENCEZ PAR POURQUOI !
Sélim, armé de son Stabilo et des livres de la rentrée !
Super résumé, ça donne envie de lire ce Jeu infini ! Merci beaucoup pour l’article