Aurélien revient de quatre années passées un peu partout autour du globe (Afrique du Sud, Philippines, Kirghizstan…). Quatre années durant lesquelles il a vraiment vécu dans les pays qu’il a visités en restant à chaque fois sur place entre 3 et 12 mois.
Il est ainsi plutôt bien placé pour vous donner conseils et recommandations qui tranchent assez avec ce qu’on peut généralement lire à droite à gauche sur le net.
1. Souscrivez à une assurance avant de partir !
Loin de chez soi, la tentation des conduites à risques n’est jamais très loin, tandis que pour ne rien gâcher, les normes de sécurité se révèlent très souvent des plus légères comparées aux nôtres.
Les simples récits des calvaires endurés par des types (et leurs familles) qui en Thaïlande ont cartonné en jet ski ou se sont boités en scooter sans assurance devraient suffire à vous convaincre de sortir les 150 balles nécessaires pour éviter de devoir rembourser toute votre vie des frais de santé exorbitants et/ou vous permettre de vous faire rapatrier dans les meilleurs délais en cas de situation critique.
2. Limitez au maximum les frais bancaires
En voyage, le cash ça coûte cher.
Entre la somme ponctionnée sur les retraits en liquide et le pourcentage ponctionné sur la somme retirée, il y a rapidement de quoi y laisser trois chiffres pour rien.
Du coup, ce n’est pas faire preuve de pingrerie que d’ouvrir spécialement pour l’occasion un compte dans une banque qui ne prélève aucun frais en cas de retrait dans un distributeur étranger – nombreux sont les établissements en lignes qui le propose.
Il est en revanche inutile de chercher à obtenir des devises juste avant de partir ou sitôt sur place dans les bureaux de change des aéroports, tant les commissions sont abusives et les taux de conversion rarement exacts.
3. Une seule valise suffit
N’emporter que le nécessaire, c’est certes délaisser temporairement partie de son petit confort matériel, mais c’est aussi et surtout faire le choix de la flexibilité quant à d’éventuels imprévus – genre se retrouver à la rue au milieu de la nuit chargé comme un bourricot après s’être fait virer une énième fois d’une auberge londonienne.
Voyager léger n’autorise cependant en aucun cas à se pointer en short et en tongs en soirée. On se respecte, on respecte les autres, merci.
4. Lisez attentivement les politiques des bagages de compagnies aériennes
Très cool ce billet dégotté à bas prix pour rallier Saïgon (Vietnam) à Cebu (Philippines). Moins cool d’apprendre à l’embarquement qu’il n’inclut pas le transfert de votre valise et qu’il va falloir là tout de suite casquer 450 boules si vous voulez que cette dernière arrive à bon port.
Idem pour ce qui est des échanges de billets, un rapide coup de fil au service client ou un vague courriel de réponse ne remplace pas un examen de la réglementation écrite – au risque de devoir racheter plein pot votre retour de Cape Town.
Dans le même ordre d’idée enfin, se renseigner au préalable sur les tarifs des taxis entre l’aéroport et le centre-ville n’est pas du luxe vu le faible niveau d’éthique (toutes nationalités confondues) des chauffeurs.
5. Dans le doute, partez seul
Nombreux sont ceux qui à trop attendre les autres (ou à prendre pour prétexte de trop attendre les autres) ne sont jamais partis.
Tout aussi nombreux sont ceux qui ont découvert sur place qu’il existe un fossé entre bien s’entendre avec quelqu’un en dehors des heures de bureau et passer plusieurs jours dans la forêt kirghize sans eau et sans électricité avec cette même personne.
Partir seul d’un autre côté, c’est vous donner la liberté de faire absolument ce que vous voulez en esquivant le doux piège de l’entre soi, tout en vous imposant de développer certaines qualités qui vous resserviront tout au long de votre vie (relationnel, esprit d’initiative, capacité d’adaptation…).
Bref, à faire au moins une fois.
6. Ne sous estimez pas les groupes Facebook
Plus encore que n’importe quel site de voyage à la déontologie au mieux suspecte (du vaisseau amiral Tripadvisor aux petits blogueurs spécialisés qui vivotent de l’affiliation), les groupes Facebook vous offrent la possibilité de contacter directement d’autres voyageurs sur le point de mettre les voiles, des expatriés ou des professionnels présents sur place.
Idéal donc pour cibler vos centres d’intérêts, bénéficier de retours d’expérience ou planifier vos premières rencontres, et ce d’autant plus que pour ce faire, il vous suffit de taper quelques mots clefs des plus intuitifs dans la barre de recherche, genre Voyager au Kirghizistan.
7. Choisissez soigneusement votre hôte
Clairement, si vous avez fait le choix voyage organisé ou du « all included » dans un « resort » aussi luxueux qu’artificiel, cet article n’est pas écrit pour vous.
Pour tous les autres, cela vaut le coup de s’attarder en amont sur le choix d’un proprio connecté à la vie locale (discussions préalables + lectures des commentaires si vous passez par une plateforme).
De un, parce qu’il vous fera gagner du temps en vous partageant les adresses utiles du coin (épicerie, salles de sport et autres restaurants qui ne sont pas des attrape-couillons). De deux, parce qu’il se peut qu’il bosse en parallèle dans le tourisme (professeur de VTT, guide ou gérant d’une shop de sports de glisse). Et de trois, parce que si vous vous entendez bien, qui sait s’il ne vous conviera pas à son mariage dans la banlieue de Dakar ?
8. Logez dans des quartiers différents
Rien de plus trompeur que d’avoir toujours vécu au même endroit dans une ville monde comme Londres ou Cape Town alors même que d’un quartier à un autre, les habitudes, les lieux de rencontre, les types de populations peuvent varier du tout au tout.
La souplesse des nouveaux modes de location aidant, profitez-en pour changer d’air autant que possible, surtout si votre premier logement ne correspond pas plus que ça à vos attentes.
9. Utilisez l’énergie des premiers jours à bon escient
Tandis qu’il y a encore quelques heures à peine vous étiez accaparé par votre quotidien (le boulot, les courses, les séries télés), sitôt arrivé il n’y a pas de mal à s’accorder un peu de temps pour défaire ses bagages et décompresser au calme.
Sauf que non.
Qu’importe la fatigue, vous dégagez un niveau d’énergie qui ne sera jamais plus le même.
Vous êtes nouveau en ville, tout respire l’inédit, vous êtes parfaitement légitime à poser n’importe quelle question à n’importe quel inconnu… Profitez-en pour immédiatement sortir de chez vous, vous perdre dans le voisinage, filer à la plage ou prendre votre premier verre à la terrasse d’un café.
Très souvent les personnes que vous rencontrez au tout début de votre séjour seront d’ailleurs celles qui vous accompagneront jusqu’à la fin.
10. Levez-vous tôt !
Parce qu’où que vous soyez avant huit heures du matin il y aura toujours moins de touristes, moins de circulation, moins de pickpockets, moins de chaleur… et des vagues de meilleure qualité pour qui veut surfer.
11. Pas besoin de visiter ce que tout le monde visite
En villégiature à New-York, est-ce si grave que ça que de zapper la Statut de la Liberté ?
Franchement quand votre temps est limité, plutôt que de poireauter des heures dans une file d’attente pour au final voir un monument que tout le monde a vu, pourquoi ne pas préférer une activité plus originale qui apportera une vraie plus-value à votre séjour ?
Au hasard, cela peut-être un cours de cuisine, une visite de la ville en vélo, un shooting photo, une soirée en club improvisée avec de locaux rencontrés le jour même… bref de quoi revenir au bercail avec des anecdotes qui tranchent avec celles mile fois entendues avant vous.
Mention spéciale sur ce point à la rubrique Activités de Airbnb qui offre pas mal de surprises, et qui plus est pour des tarifs somme toute raisonnables
12. Lisez la presse locale
Au cours de cette parenthèse qu’est le voyage, il est assez facile de s’enfermer dans sa petite bulle et de passer à côté du quotidien du pays (festivals, cérémonies…).
C’est d’autant plus dommage que si vous ne parlez pas la langue, il existe toujours à portée de clic un média francophone des plus riches en informations (Le Courrier du Vietnam, Novastan en Asie Centrale…).
13. Privilégiez les cours particuliers
Alors oui en théorie les stages de surf ou de boxe thaïe sont l’occasion de se mélanger et d’échanger dans la bonne humeur.
En vrai, neuf fois sur dix les coachs n’en ont pas grand-chose à carrer (rien ne ressemble plus à un groupe de touristes qu’un autre groupe de touristes), si ce n’est d’essayer de choper de l’occidentale en jouant de leur statut.
Pour progresser un maximum en un minimum de temps, rien ne vaut l’attention exclusive d’un coach à qui vous pouvez rappeler à tout moment pourquoi il est là et que vous pouvez remercier le cas échéant.
Si vous avez les moyens (les différences de niveau de vie le permettent en général), c’est en tout cas la meilleure solution pour vous démarquer de ceux qui après une semaine de « pratique intense » ont vaguement tapé dans un sac ou peinent à se tenir en équilibre sur une planche en mousse.
14. Évitez les escapades organisées
Un peu comme le point précédent, que vous souhaitiez explorer une île aux alentours de Phuket, pêcher au harpon sur la côte sénégalaise ou nager avec des requins baleines à Oslob, il est parfois préférable de se débrouiller par soi-même pour se rendre sur les lieux puis d’improviser la suite une fois sur place.
Déjà parce que c’est moins cher que les journées programmes des agences touristiques (et dont le programme est rarement respecté soit dit en passant), mais aussi parce que là encore vous allez y gagner en autonomie, en imprévu et en anecdotes.
Après, si vous votre truc c’est les bus climatisés et les hordes d’occidentaux en chemisettes/pantalons cargo/appareils photo, c’est vous qui voyez.
15. Adressez la parole aux gens le premier
En voyage comme ailleurs, deux règles priment : 1) pour briser la glace rien de tel qu’un bonjour 2) pour être intéressant rien de tel que d’être intéressé.
Avec ça vous voilà armé pour vous faire des rencontres, et ce d’autant plus que connivence entre gens loin de chez eux oblige, les liens se créent beaucoup plus rapidement.
Par contre, n’en déplaise à ceux qui à leur retour n’aiment rien tant que de s’enorgueillir du « contact avec les locaux », en voyage les voyageurs rencontrent principalement des voyageurs – et qui plus est qui parlent la même langue, pensent pareil sur quasiment tous les sujets et appartiennent à la même CSP.
Cela n’empêche évidemment pas les locaux (les vrais hein, pas ceux qui sont présentés aux abords des circuits touristiques) de quasiment toujours se montrer ravis de vous faire découvrir leur quotidien, mais entre la barrière linguistique et la barrière culturelle ce n’est pas non plus la peine d’en faire des caisses (ni d’exhiber des photos prises sans autorisation de leurs enfants).
16. Inspirez-vous des photos Instagram des autres
Parce qu’en 2020 revenir à la maison avec des clichés cools n’est pas une option, une petite recherche géographique avant de partir en visite vous permet de repérer les angles et les poses les plus originaux, voir de découvrir de sites adjacents.
17. Pas besoin de partir loin
Et d’ailleurs pas besoin de partir tout court si l’on considère que l’entièreté de la planète se presse chez nous pour venir admirer la diversité de nos paysages et la richesse de notre patrimoine.
Ajoutez à cela le prix des billets d’avion couplé au bilan écologique désastreux de ce mode de transport, et avouez que ce serait franchement ballot de ne pas profiter de la Douce France.
Aurélien, qui comme Ulysse a fait un beau voyage. Ses articles sur Twitter, les photos de ses péripéties sur Instagram.