Ça y est, la rentrée est passée. Le temps du forum associatif est maintenant derrière vous.
Tous les bénévoles, en leur stand, vous ont vu errer dans les allées, revenir sur vos pas, regardant les propositions des associations, des conservatoires municipaux ou des clubs divers et variés ;
prenant là un flyer, ici une fiche d’inscription au cas où ; cherchant la meilleure activité qui à la fois occuperait votre enfant et participerait à son épanouissement.
Puis, vous vous êtes enfin décidé. Entre le krav-maga, l’escrime, le théâtre ou le violon, vous avez finalement inscrit votre fils au rugby.
Et oui, à l’heure de la coupe du monde de rugby en France, les clubs de quartier ont gagné en visibilité, et vous avez cédé à leurs arguments.
Et aujourd’hui, vous vous questionnez encore quant à la pertinence de ce choix.
Parce qu’il vous faudra l’assumer jusqu’en juin prochain, soit encore neuf longs mois (oui, c’est long, demandez donc à la mère de cet enfant).
Vous devrez :
- accompagner votre enfant, quelles que soient les conditions météorologiques, aux séances d’entraînement ;
- le regarder courir avec ses camarades, depuis des tribunes plus ou moins bien abritées ;
- traverser tout le département, voire la région, le dimanche quelquefois aux aurores, pour des rencontres amicales ;
- laver des tenues, dont on devine vaguement les couleurs sous l’épaisse couche de boue.
Mais si vous doutez, voici 5 bonnes raisons d’inscrire votre enfant au rugby :
1 – Il va y apprendre des valeurs
Le partage et la fraternité, à jouer collectif ; contrairement au judo ou au tennis par exemple, votre enfant ne sera pas seul face à l’adversaire, mais pourra compter sur tous ses camarades.
La victoire ou la défaite sera collective et partagée.
L’honnêteté, la franchise et le respect des autres, exit la triche.
Il n’apprendra pas à se tordre, prétendument de douleur sur le terrain, parce qu’un joueur de l’équipe adverse l’a approché de presque 10 centimètres.
Il ne lui fera pas attribuer par l’arbitre un carton rouge afin que l’équipe rencontrée soit défavorisée numériquement parlant (toute ressemblance avec d’autres jeux de ballon serait presque fortuite).
[Et si vous vous demandez quel sport faire, pour vous, lisez cet article !]
2 – Il va apprendre à se déplacer, avec son corps, dans l’espace
En courant sur le terrain et en se retournant pour regarder ses co-équipiers ; bah oui, on ne fait des passes que vers l’arrière ; rester en retrait pour avoir une chance de toucher le ballon, contrairement à la course, où il faut être devant.
En déposant le ballon derrière la ligne, ou en l’envoyant entre les 2 poteaux.
En se servant de ses pieds et de ses mains, à la différence du handball ou du football.
En développant une mêlée, se serrer et se tenir pour être ensemble plus fort.
Et puis pour vous rassurer, sachez que depuis 2019, les plaquages sont interdits aux enfants, les risques de blessures sont donc réduits.
3 – Il va être sensibilisé à l’histoire, la géographie et les mathématiques
Pour la culture générale : c’est en 1823, au collège de la ville de Rugby, en Angleterre, qu’un des joueurs prend le ballon à la main pour éviter de recevoir des coups de pieds involontaires.
Le cordonnier de la ville, William Guilbert propose plus tard de leur fabriquer un ballon ovale, plus facile à prendre en main, et sous le bras.
En 1877, il est officiellement adopté par la fédération anglaise de rugby.
Pour le calcul : compter autrement qu’en chantant « et 1, et 2, et 3 – 0 » parce que entre les essais à 5 points, les transformations à 2 points, les essais de pénalité à 7 points, le but sur pénalité à 3 points, et le drop-goal à 3 points, à la fin d’un match votre fils connaît ses tables d’addition.
4 – Il va découvrir des rituels
Les rituels de début de match, sans même aller à l’autre bout de la planète pour apprendre et comprendre le Haka, les clubs de quartier ont certainement créé le leur.
Cette danse chantée par les Maoris, lors de conflits, de cérémonies ou de compétitions amicales pour impressionner les adversaires, a été reprise pas les rugbymen de Nouvelle-Zélande en 1905 ; et hop ! encore un peu de géographie.
La troisième mi-temps (terme qui aurait été inventé par Denis Lalanne, journaliste à l’Équipe), véritable institution, c’est un moment très convivial et sacré du rugby, moins présente depuis sa professionnalisation en 1995, mais encore bien ancrée dans le monde amateur.
Et vous vivrez des temps forts avec votre fils, créant des liens et des souvenirs pour des années, en étant invité à cette troisième mi-temps.
Et en ces temps de coupe du monde, vous aurez des soirées père/fils à vivre ; attention, en fonction de l’âge, c’est jus de fruit ou bière sans alcool, pour lui, et pizzas pour tout le monde.
5 – Il va dépenser son trop-plein d’énergie
Et surtout, la pratique du sport favorise les autres apprentissages en classe, en plus des bénéfices qu’elle apporte physiquement.
Il y a une dizaine d’années déjà, une étude, dirigée par le Dr Martin Juneau (chargé de prévention à l’Institut pour le coeur de Montréal, Canada) a démontré que le sport améliore les capacités intellectuelles.
Ainsi, pour les chercheurs : “L’activité physique peut donc nous aider à nous sentir mieux mais aussi à nous faire “penser mieux”.”
Vous pouvez l’inscrire dès l’âge de 5 ou 6 ans, soit en même temps que l’entrée à l’école primaire.
Bonus pour vous :
Sur les bancs du stade, vous croiserez d’autres papas amateurs de rugby et de ses valeurs humaines.
PS : Que cela ne vous empêche pas de l’inscrire au théâtre ou au violon ; ces activités peuvent être complémentaires.
Attention : ces moments entre « hommes » ne doivent pas se reproduire à l’envi ; il serait dommage d’exclure une partie de la famille ou du cercle amical qui ne partagerait peut-être pas votre goût pour le rugby.
Ah ! Et désolée pour les footeux.
Toutefois, je peux vous écrire un article sur les 5 bonnes raisons d’avoir inscrit votre fils au football.
A votre service.
Anne Corby