Comment caractériser Zlatan Ibrahimovic ? Certains joueurs de football, comme Messi ou Ronaldo, ont laissé leur empreinte grâce à leur palmarès.
D’autres ont vu leurs noms adossés à un geste technique. La Madjer et la Panenka en témoigneront.
Et enfin, il existe une dernière catégorie : Zlatan. Ou plutôt Zlatan est la catégorie comme il pourrait le dire. À l’instar de Chuck Norris et de ses “facts”, Zlatan rentre doucement dans le langage commun : “faire du Zlatan”.
Passé notamment par le Barça, on pourrait résumer Ibra en ces mots : “Más que un futbolista”.
Dr. Zlatan and Mr. Ibrahimovic
Personnage fictif ou sincérité absolue, qui le sait vraiment ? Le sait-il lui-même ? Si l’on se fie à certaines anecdotes, en dehors du personnage médiatique, Zlatan serait tout ce qu’il y a de plus charmant. Lors d’une rencontre à l’occasion d’un match de jeunes en Angleterre, Djibril Cissé dépeignait le géant suédois ainsi : “c’est un personnage qu’il joue. En fait, c’est une crème”.
Lors d’une interview, Mathieu Bodmer parlait de Zlatan dans ces mots : “c’est un top mec. Un mec qui pensait d’abord à l’équipe. Il pensait aux autres joueurs et au quotidien de tout le monde”.
On est donc loin de l’Ibrarrogant affiché régulièrement dans les médias du monde entier.
Zlatan répond à la première règle du copywriting
Si l’on pense footballeur et punchline, on peut ressortir George Best ou encore Eric Cantona. Mais le plus grand reste Zlatan.
Et pourquoi donc parler de Zlatan et de ses punchlines ?
Tout simplement, car il répond à la première règle du copywriting : attirer l’attention. Lorsqu’il prend la parole, on l’écoute et après sa première phrase, on est captivé et on veut entendre la suite. Je vous propose un florilège de ses 10 meilleures punchlines.
Bien plus folles que les citations de Cristiano Ronaldo !
Le top 10 des punchlines de Zlatan Ibrahimovic
#1 “Retenez bien mon nom et mon visage. Je m’appelle Zlatan Ibrahimovic et je vais devenir le meilleur joueur du foot du monde.”
Quel genre d’adolescent de 18 ans pourrait prononcer une telle phrase ? Zlatan, bien sûr.
À l’occasion de la signature de son premier contrat professionnel au FC Malmö (Suède) et face à ses coéquipiers trentenaires, il affiche déjà sa confiance en soi et son autorité naturelle. À la vue de sa carrière, force est de constater qu’il est également un homme de parole.
Souvent, dans les clubs de football professionnels, les jeunes arrivent dans l’effectif pro sur la pointe des pieds. Zlatan non. Si certaines de ses punchlines sont spontanées, on peut aisément imaginer que celle-là était pleinement calculée. Il connaissait la date et l’heure de la signature de son contrat et savait qu’il avait se retrouver en face des joueurs de l’équipe. Il a donc dû longuement réfléchi à ce qu’il allait dire à ce moment précis.
Que penser de cette tirade ? Elle a été prononcée il y a plus de 25 ans et on en parle encore… Elle a donc marqué les esprits. Les footballeurs professionnels se souviennent rarement des noms des petits jeunes. Là, je peux vous garantir qu’au premier entraînement, tous les joueurs de Malmö connaissaient “Zlatan” !
#2 “Pas question. Zlatan ne passe pas de test.”
Performant dans son club, Zlatan attire l’attention des plus grands clubs européens. Notamment Arsenal, le club d’un certain Arsène Wenger, connu pour faire exploser les jeunes à fort potentiel. Wenger propose alors au suédois de venir faire un test au club pour une potentielle signature. Proposition écartée sans vergogne par Ibrahimovic.
Dire non au club idéal pour exploser dans le football auprès de l’un des meilleurs formateurs de l’Histoire. Faut-il être fou pour faire cela ? Il faut surtout être sûr de soi. Être convaincu de sa valeur et que le train passera d’autres fois. Ce qui fut le cas avec l’Ajax Amsterdam quelques mois plus tard.
#3 “D’abord, je suis allé à gauche, lui aussi. Puis je suis allé à droite, lui aussi. Puis je suis retourné à gauche, et là, il est allé s’acheter un hot-dog.”
À l’occasion d’un match avec sa nouvelle équipe de l’Ajax face au grand Liverpool, Zlatan exécute magnifiquement un geste technique appelé la “virgule” pour éliminer (humilier) le défenseur adverse. À l’issue de la rencontre, un journaliste lui demande de décrire l’action. Il répondra alors “D’abord, je suis allé à gauche, lui aussi. Puis je suis allé à droite, lui aussi. Puis je suis retourné à gauche, et là, il est allé s’acheter un hot-dog”.
La phrase fera le tour du monde et Zlatan continuera d’écrire sa légende. Le phrasé est exceptionnel. La symétrie des mots, l’utilisation de l’humour avec une pointe d’arrogance et le tout dans un court storytelling qui image bien son début de carrière. Zlatan est déjà aussi bon orateur qu’il est bon footballeur.
#4 “Ce que John Carew fait avec un ballon, je le fais avec une orange.”
Encore jeune, Zlatan est régulièrement analysé et jugé par ses pairs. Parmi eux, on retrouve l’avant-centre norvégien John Carew qui explique que les dribbles de Zlatan “ne servent à rien”. Ils servent pourtant visiblement à faire réagir les joueurs en quête de visibilité médiatique. Grand mal en aura pris au norvégien qui subira un scud foudroyant de la part du suédois. Zlatan jongle avec les ballons et les mots pour tourner ses rivaux en ridicule. Et il le fait bien.
#5 “Je ne connais pas beaucoup la Ligue 1, mais la Ligue 1 sait qui je suis.”
Zlatan signe au PSG en 2012. Il est alors la première véritable star à rejoindre le club de la capitale. Comme à Malmö, Zlatan veut marquer les esprits dès sa présentation à la presse.
Il est vrai que la philosophie de vie de Zlatan Ibrahimovic ne semble que peu s’accorder avec les us et coutumes à la française. Il ne fait pourtant qu’énoncer des vérités. Connaît-il bien la Ligue 1 ? Non. La Ligue 1 le connaît-elle bien ? Assurément ! Cette phrase fera polémique en France. Comme de nombreuses autres. Et c’est là tout le génie du joueur.
Comme le disait Léon Zitrone : “Qu’on parle de moi en bien ou en mal, peu importe. L’essentiel, c’est qu’on parle de moi”. C’est gagné pour Zlatan. Il arrive comme un roi !
#6 “Je suis arrivé comme un roi, je pars comme une légende.”
On l’attendait presque. Lors de son départ du PSG en 2016, tout le monde savait qu’on allait avoir du Zlatan dans le texte. La carrière de Zlatan, c’est aussi l’éloge de la confiance en soi. À la sauce/méthode Coué.
Ibrahimovic a créé le personnage de Zlatan, footballeur guerrier et arrogant sur le terrain. Il s’est imposé à lui, et au monde entier, cette image de sportif qui ne doute jamais, de cette légende inatteignable.
Zlatan n’est plus uniquement qu’un footballeur, mais une marque à part entière. Avec son image et sa notoriété. On n’aime pas forcément Nike, Tesla ou Netflix. Pourtant, on va consommer leurs produits et services. Zlatan, c’est pareil. On n’aime pas forcément ni le footballeur ni le personnage, mais lorsqu’on voit un titre d’article avec une citation de Zlatan, on se demande “qu’est-ce qu’il a encore pu bien dire cette fois-ci ?”. Et on clique. Zlatan a encore gagné.
#7 “Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu. Aux fans du Galaxy, vous vouliez du Zlatan, vous avez eu du Zlatan. De rien. Maintenant, vous pouvez retourner regarder le baseball.”
S’il ne semblait pas forcément convenir aux Français, on pouvait imaginer que le mindset de Zlatan plairait aux Américains. Cela tombe bien puisqu’il signe, en 2018, au Los Angeles Galaxy. 52 buts en 56 matchs. Il a sportivement mis tout le monde d’accord. Et il ne s’est pas privé de le rappeler lors de son départ.
En utilisant la fameuse citation de Jules César “Veni, vidi, vici”, il se compare à un empereur ayant conquis la plus grande nation du monde. On ne change pas une formule qui gagne : des mots bien choisis et tout aussi bien placés, de l’humour et une pointe d’arrogance. Zlatan fait mouche et mouche ses nombreux détracteurs par la même occasion.
#8 “Je suis le passé, le présent et le futur.”
À l’âge de 41 ans, Zlatan est rappelé en équipe nationale de Suède. Devenant le plus vieux joueur de l’Histoire à disputer un match de l’Euro, Zlatan affirme être “le passé, le présent et le futur”. Beaucoup d’apprentis psychologues lui ont déjà diagnostiqué la mégalomanie comme principale pathologie. Certes, il s’associe à un empereur romain et s’autoproclame “roi” et “légende”, mais si l’inconscience mène en effet à la mégalomanie, la pleine conscience mène au génie.
Cette phrase pourrait sortir de la Bible, de la Torah ou du Coran. Elle sort pourtant de la bouche d’un footballeur, mais pas n’importe lequel. Celui qui a su, sous couvert d’un potentiel culte de la personnalité non maîtrisé, grimper tout en haut du football mondial sans même avoir gagné un titre majeur comme une Ligue des champions, une Coupe du Monde ou un Ballon d’Or.
Cette phrase est un slogan. Imaginez un clip publicitaire pour une marque de voiture de luxe. Trente secondes de virages sur la route des crêtes. Fond noir élégant, le logo de la marque apparait et en dessous “le passé, le présent et le futur”.
Note de l’éditeur : Zlatan en égérie pour une marque automobile ? C’était en 2015, pour Volvo, évidemment.
#9 “C’est le meilleur moment de votre saison, de me voir.”
Comme si cela ne suffisait pas, Zlatan Ibrahimovic, alors âgé de 39 ans, voulait montrer qu’il pouvait toujours dominer le footballeur européen. Destination l’Italie et l’AC Milan. Mission accomplie et achevée par les deux dernières punchlines de cette liste.
La première est la preuve que Zlatan sait également être spontanément efficace dans son verbe. Alors qu’il s’adresse par micro aux tifosis milanais pour leur annoncer la fin de sa carrière, les supporters adverses du Hellas Vérone tentent de couvrir sa voix. Zlatan se tourne alors vers eux et leur assène : “Sifflez, sifflez, c’est le meilleur moment de votre saison ,de me voir”.
On le savait footballeur, acteur ou encore orateur, Zlatan est aussi un véritable stand-uppeur !
#10 “Je me suis dit que même Dieu était triste.”
La dernière punchline de cette liste a été énoncée le même soir que la précédente, lors du dernier match de sa carrière. Ceux qui le taxent de mégalomane s’en donnent à cœur joie. Zlatan s’associe à Dieu. D’un autre côté, en affirmant que Dieu était triste de le voir quitter le football, Zlatan affirme implicitement ne pas être Dieu !
Néanmoins, cette référence au divin est une nouvelle provocation médiatique, mais également l’ultime preuve de sa carrière qu’il sait comment faire parler de lui et faire de chacune de ses sorties médiatiques un évènement exceptionnel.
Cohérence oblige, terminons cette liste de citations par une citation. Celle d’un certain David Ogilvy : “Je crois que le talent se trouve le plus souvent parmi les non-conformistes, les dissidents et les rebelles.”
Zlatan est sans l’ombre d’un doute un non-conformiste, un dissident et un rebelle. Il est sans l’ombre d’un doute un personnage particulièrement talentueux et un exemple pour tous ceux qui cherchent à attirer l’attention.
Article rédigé par Simon Léon, dans le cadre de la formation en copywriting Protocole 10X10.
Retrouvez Simon Léon, copywriter spécialisé dans le football, ici.